Article sur les charges des professions libérales paru sur le Quotidien du Médecin, sous la signature de Henri de Saint-Roman.
L’Union nationale des professions libérales (UNAPL) organisait vendredi 2 décembre à Paris son 24e congrès. À cette occasion, l’organisation présidée par le Dr Michel Chassang, ancien président de la CSMF, a présenté les résultats d’un sondage Harris Interactive sur l’état d’esprit et les attentes des professions libérales à l’approche de l’élection présidentielle (*).
Ces professionnels ont-ils confiance en l’avenir ? Pas vraiment, à en croire l’enquête. 79 % d’entre eux se déclarent inquiets pour l’avenir de leur activité libérale, voire très inquiets pour 32 %. Seuls 20 % d’entre eux affichent un optimisme raisonnable.
Les conditions d’exercice des professions libérales font également réagir. 85 % des personnes interrogées jugent que ce thème n’est pas assez présent dans la campagne. Les professionnels de santé libéraux sont encore plus inquiets sur ce sujet (87 %).
Plus généralement, le langage des personnes interrogées a été étudié par l’institut de sondage. Il en ressort que l’expression « trop de charges » est celle qui revient le plus souvent dans leur bouche, avant impôts, chômage, fiscalité ou retraite.
Une plus grande proximité avec la droite
Pour qui ces professionnels voteront-ils ? Un tiers des sondés assure ne faire confiance à aucune formation politique, mais les autres sont majoritairement proches du mouvement Les Républicains (37 %, et 46 % chez les plus de 65 ans). Vient ensuite En Marche, le mouvement d’Emmanuel Macron, crédité de 10 à 15 % de bonnes opinions (15 % chez les professionnels libéraux « les plus optimistes »). Aucun autre mouvement ne recueille plus de 4 % des voix.
Au cours d’un débat qui a suivi la présentation des résultats du sondage, plusieurs responsables politiques ont indiqué quel sort réserverait leur poulain au tiers payant généralisé au cas où il remporterait l’élection. Agnès Michel (EELV) a reconnu qu’elle n’avait pas de réponse à cette question, celle-ci n’ayant pas encore été abordée par son candidat Yannick Jadot. Jacques Krabal, député de l’Aisne et représentant d’Emmanuel Macron (En Marche), a botté en touche, se contentant d’assurer qu’à titre personnel, il avait voté contre cette mesure à l’Assemblée nationale.
À droite, les réponses ont été plus franches. Eric Woerth (LR) a assuré que François Fillon supprimerait le caractère obligatoire de cette disposition, et Nicolas Dupont-Aignan a promis sa suppression pure et simple, jugeant que c’était une mesure déresponsabilisante qui transformait les professionnels de santé en « percepteurs ».
(*) Enquête réalisée en ligne du 17 au 28 novembre 2016 auprès de 1 626 professionnels libéraux